© AFDLe « Hortense » mesure près de 13 mètres de long et possède deux puissants moteurs diesel qui peuvent être poussés jusqu’à 70 km/h.Le « Hortense » mesure près de 13 mètres de long et possède deux puissants moteurs diesel qui peuvent être poussés jusqu’à 70 km/h.Active à terre, l’Administration fédérale des douanes (AFD), l’est aussi sur l’eau, notamment sur le lac de Constance. Ainsi que nous l’apprend le skippeur Urs Hüni lors de notre sortie commune, les équipages ont des tâches diversifiées à accomplir et surtout des défis particuliers à relever.

Avec ses 25 ans d’expérience professionnelle, Urs Hüni, chef de poste du Cgfr Thurgau, est un  «vieux routier », responsable de 64 collaborateurs et l’un des neuf skippeurs que compte le Cgfr sur le lac de Constance. Concentré, il pilote hors du port, vers le large, « Hortense », la vedette longue de presque 13 mètres propulsée par deux moteurs diesel de 370 ch. « Les voleurs de moteurs de bateaux sont à nouveau actifs en ce moment », nous indique-t-il. « C’est au printemps, lorsque les premiers bateaux sont mis à l’eau et qu’il fait encore nuit en début de soirée, et maintenant, en automne, alors que la nuit tombe rapidement et qu’un léger brouillard enveloppe le lac, qu’ils passent à l’acte. »

Selon Urs Hüni, les gangs sont bien organisés – et rien ne les arrête dans l’exécution de leur travail: « Outre les moteurs de bateaux, il n’est pas rare qu’ils volent également une camionnette pour transporter leur butin. Ils agissent souvent avec grande brutalité dans les ports. Ils découpent ou extraient avec violence et par effet de levier des moteurs sécurisés aux bateaux par des antivols à serrure – ce qui entraîne d’énormes dégâts. »

© AFDGarde-frontière avec un bateau pneumatique de type Ribcraft 7.8 lors d’un exercice commun avec la police.Garde-frontière avec un bateau pneumatique de type Ribcraft 7.8 lors d’un exercice commun avec la police.Actuellement, en plein jour et en milieu de semaine, le calme règne sur le lac et dans le port. Hormis un ferry et deux bateaux de ligne, on ne voit rien, ni à l’œil nu, ni avec des jumelles et pas plus sur l’écran radar. C’est ainsi que nous avons tout loisir de découvrir quelles sont les missions d’un skippeur du Cgfr. « Sur des eaux frontalières comme le lac de Constance, le Cgfr remplit de nombreuses tâches », nous explique Urs Hüni. « À l’instar de nos collègues à terre, nous exerçons tout d’abord des tâches de police aux frontières et des contrôles douaniers. Ensuite, nous accomplissons les devoirs de police maritime et vérifions que la loi sur la navigation intérieure (LNI) et le règlement de la navigation sur le lac de Constance (RNC) soient bien respectés. Troisièmement, nous épaulons la surveillance de la pêche et, quatrièmement, nous agissons également en tant que service d’urgence pour le sauvetage des vies en mer et à terre. »

La formation des skippeurs est aussi complète que les missions sont variées. Celle-ci suit les règles militaires, comprend la théorie et la pratique, sans oublier bien sûr une initiation détaillée sur chaque catégorie de bateau. « Ici, à Arbon et Gottlieben, sur le lac de Constance, sont amarrés deux bateaux Targa-37 + appartenant au Cgfr. Nous avons par ailleurs un bateau pneumatique semi-rigide de type Ribcraft 7.8, qui nous sert également pour des opérations sur le Rhin », nous explique Urs Hüni, qui n’hésite pas à se « pencher sacrément par la fenêtre » pour les futurs skippeurs: afin de disposer d’un excellent matériel de formation sur le cours du Rhin parsemé de rochers, de bancs de sable et de bas et hauts fonds d’Eschenz à Schaffhouse et Stein am Rhein, il a profité de ce que l’eau est limpide en janvier, pour prendre place dans un hélicoptère en tant que passager et prendre des centaines de photos depuis la fenêtre.

« À la fin, j’étais complètement gelé, mais j’avais photographié exactement le matériel de formation qu’il me fallait », nous dit-il avec un sourire aux lèvres.

© Jörg RothweilerUrs Hüni, au poste de commande du «Hortense», l’un des deux bateaux de type Targa 37 + du Cgfr sur le lac de Constance.Urs Hüni, au poste de commande du «Hortense», l’un des deux bateaux de type Targa 37 + du Cgfr sur le lac de Constance.Il se félicite de la transformation en cours de l’AFD et aussi du Cgfr. « Nous travaillons déjà avec diverses autorités suisses et étrangères. Il est donc important de nous tenir à jour et de pouvoir utiliser les synergies», nous explique-t-il, conscient du fait. « Avec la fusion du Cgfr et de la douane civile, nous assistons à la naissance de la plus grande administration de sécurité civile de la Confédération. Elle peut servir d’exemple, à savoir comment, à partir d’une harmonisation de moyens, de méthodes et de technologies, il est possible d’engendrer des synergies qui permettent de réduire certains coûts et de rendre les forces d’intervention plus rapides, plus flexibles et plus efficaces. » Son supérieur hiérarchique, le directeur de l’AFD, Christian Bock, sera ravi de lire cela. Et ce dernier aurait certainement été heureux de voir avec quelle assurance Urs Hüni pilote le « Hortense » – qui peut atteindre jusqu’à 70 km/h – pour le déjauger et avec quelle douceur il manœuvre le bateau dans le hangar en bois ultra-étroit à vitesse réduite.

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